Ressources minières en Afrique de l’Ouest : Une réflexion juridique et transdisciplinaire du Pr Séni Ouédraogo

Ouagadougou, le 19 juin 2025 – L’UFR des Sciences Juridiques et Politiques de l’Université Joseph KI-ZERBO a accueilli, une conférence juridique autour de l’ouvrage “Droit et politiques minières en Afrique de l’Ouest francophone”. Son auteur est Séni Mahamadou OUEDRAOGO, Professeur titulaire de droit public à l’Université Thomas SANKARA. Cette première édition, parue ce mois de juin 2025, constitue une contribution majeure à la compréhension des régimes juridiques et des dynamiques politiques entourant l’exploitation minière dans huit pays : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Sénégal et Togo.

Organisée par l’Académie Nationale des Sciences, des Arts et des Lettres du Burkina Faso (ANSAL-BF), cette conférence visait à faire connaître l’ouvrage et à en débattre avec un public composé de chercheurs, de décideurs, de praticiens et d’étudiants. Elle s’inscrit dans le cadre des axes stratégiques de l’ANSAL-BF, notamment l’axe 2 relatif à la Promotion et la valorisation de la recherche scientifique, juridique et politique appliquée aux enjeux de développement durable et l’axe 3 sur le Renforcement de la qualité de l’enseignement supérieur, à travers la valorisation des productions scientifiques et la mise à disposition de ressources pédagogiques innovantes, a indiqué le Pr Yvonne BONZI, représentant le président de l’ANSAL-BF.

Edité  ce mois de juin à Toronto, cet ouvrage qui paraît près de dix ans après la parution de la première œuvre du Pr Ouédraogo sur le droit des mines, marque un tournant dans l’approche méthodologique du droit minier en intégrant une perspective transdisciplinaire.

« C’est un grand défi que d’écrire sur les ressources naturelles, notamment sur les mines, car leur compréhension première est géologique, » explique Pr Ouédraogo. Le juriste burkinabè souligne la complexité d’un domaine dominé par les sciences exactes et dans lequel il a voulu apporter une lecture juridique nourrie par une immersion sur le terrain. « J’ai dû sortir de ma posture de juriste classique. J’ai engagé un dialogue avec les administrations minières de plusieurs pays et mené des enquêtes de terrain, y compris une analyse quantitative, car le cœur du sujet reste la question du partage de la rente minière, » précise-t-il.

L’ouvrage se concentre sur l’Afrique de l’Ouest francophone et se veut une contribution majeure à la réflexion sur la législation minière dans la région. Il propose non seulement un état des lieux des textes existants, mais aussi une discussion critique sur leur efficacité et des propositions concrètes pour faire des ressources minières un véritable levier de développement.

Lors de la présentation, le Pr Awalou Ouédraogo, professeur à York University (Canada), a salué la rigueur et l’originalité de l’approche. Pour lui, « l’exploitation minière est d’abord une question de rapport de force entre des États en quête de développement et des investisseurs soucieux de préserver leurs intérêts.» Il rappelle que les codes miniers sont révisés en moyenne tous les 8 à 9 ans, souvent avec peu d’innovations substantielles.

« Les États doivent s’entourer de compétences solides pour négocier les contrats miniers dans l’intérêt de leurs peuples. Il s’agit d’un enjeu de souveraineté et de justice sociale, » insiste Pr Awalou Ouédraogo.

En somme, ce nouvel ouvrage du Pr Séni Ouédraogo s’inscrit comme une référence incontournable pour repenser le cadre juridique de l’exploitation minière en Afrique de l’Ouest et renforcer la capacité des États à tirer pleinement profit de leurs ressources naturelles.

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