Pour une meilleure gestion des ressources génétiques animale, faunique, aquatique, végétale, forestière et microbienne, l’ANSAL-BF et ses partenaires posent la problématique sur la table.

L’Académie Nationale des Sciences, des Arts et des Lettres du Burkina Faso (ANSAL-B) à travers le Collège Sciences Naturelles et Agricoles (SNA) a organisé en partenariat avec l’UICN, une conférence publique sur la problématique de la gestion et de la protection des ressources génétiques animale, faunique, aquatique, végétale, forestière et microbienne. C’était le jeudi 8 août 2024 à l’Université Joseph Ki-ZERBO.

 « Les ressources génétiques sont sujets à beaucoup de problèmes dans les structures qui sont en charge de la gestion. Il y a des problèmes de chevauchement et interinstitutionnels. Il y a également la méconnaissance par l’ensemble de la communauté et par certains chercheurs de notre pays, des questions relatives à la propriété de ces ressources nationales. Il y a aussi la situation de l’insécurité qui menace également ces ressources génétiques. Le fait que nous introduisions des ressources génétiques extérieures remet en cause notre droit sur ces ressources génétiques. Donc aujourd’hui, il y a de gros défis concernant ces ressources génétiques » a expliqué Pr Aboubacar TOGUYENI, membre du collège SNA.

Et le président de l’ANSAL-BF, Dr Paco SEREME de soutenir que « dans sa fonction et sa mission, l’ANSAL-BF se préoccupe des sujets d’intérêt pour notre pays. Parmi ces sujets, nous avons perçu la nécessité de mieux informer la population sur l’importance des ressources génétiques et surtout sur l’urgence de leur protection ».

Cette conférence, a-t-il ajouté, devrait « permettre de développer des propositions en vue d’amener le gouvernement à inscrire dans les dispositions constitutionnelles, la gestion des ressources naturelles de notre pays qui est du domaine de la souveraineté à tous les plans. C’est pour cette raison que l’Académie s’est autosaisie de cette question en espérant qu’à partir des échanges, des recommandations pertinentes pourraient être mises à la disposition des pouvoirs publics ».

Selon Jacques SOMDA, chargé de programme de l’Union internationale pour la Conservation de la nature (UICN) au Burkina Faso, « la conservation/gestion des ressources génétiques est un des trois pans de la biodiversité pour l’UICN. C’est pourquoi l’UICN s’est engagée aux côtés de l’ANSAL-BF pour soutenir cette conférence publique afin que le message de l’importance de bien gérer les ressources génétiques puisse être bien compris, d’autant plus que cela participe à la conservation de la biodiversité pour laquelle le Burkina est partie prenante de la convention des Nations Unies ».

Trois thèmes subdivisés en plusieurs communications ont été abordés au cours de cette rencontre. Le premier thème a porté sur « le patrimoine national en ressources génétiques animale, faunique, aquatique, végétales, forestière et microbienne : enjeux, défis et opportunités pour sa gestion ».

Le second sur « la situation des ressources génétiques animale, faunique, aquatique, végétale, forestière et microbienne : état des lieux » ; pour faire le point sur les ressources nationales, les problèmes liés à leur gestion, les risques et les menaces qui pèsent sur ces ressources génétiques.

Le troisième thème s’est reposé sur « le Protocole de Nagoya sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation ». Pour ce thème, il s’est agi de présenter les grands points de la convention et les implications pour les acteurs au Burkina Faso.

Les échanges ont permis surtout de soulever des défis non moins importants. Et pour Pr Chantal ZOUNGRANA, présidente du Collège SNA, l’ANSAL-BF a ouvert un chantier et ce chantier devrait se poursuivre avec la mise en œuvre des pistes d’actions qui ont été proposées.

La conférence a permis de regrouper 220 participants en présentiel et 49 en ligne, et a reçu le soutien du Projet CordAid.

Previous slide
Next slide