Le Burkina Faso, à l’instar des autres pays du Sahel, est affecté par des divers facteurs qui le rendent très vulnérable au terrorisme, aux trafics illicites en tout genre, à la criminalité organisée et à l’abus de drogues. Cette problématique des drogues prend un relief particulier dans ce contexte national marqué par une intense activité des groupes armés terroristes. C’est pourquoi, l’Académie nationale des Sciences, des Arts et des Lettres (ANSAL-BF), en adéquation avec ses missions, s’est auto-saisie de cette question d’intérêt majeur en organisant une conférence sur l’ampleur de la drogue au Burkina Faso dans le contexte de crise sécuritaire. C’était le jeudi 14 décembre 2023 à Ouagadougou. Par cette démarche, l’ANSAL-BF à travers le Collège Sciences de la Santé Humaine et Animale (SSHA) entend aider les autorités à fournir une meilleure réponse aux défis de la drogue dans le contexte national actuel.
La conférence a été rythmée de communications suivies d’échanges. Il s’est agi spécifiquement d’estimer l’impact économique du phénomène de la drogue au Burkina Faso, de comprendre les interrelations entre la criminalité transnationale organisée et le trafic de drogue dans le contexte actuel du Burkina Faso. Les communicateurs ont également expliqué les principaux effets des drogues localement consommées sur l’organisme humain et ont proposé des actions globales de prévention basée sur la communication des risques et l’engagement communautaire.
Selon le Pr Idrissa Ouédraogo, le trafic de drogue affecte entre autres l’économie, le financement du terrorisme et le blanchiment de capitaux. Pour le président du collège SSHA, Pr Arouna Ouédraogo, la consommation abusive de la drogue demeure une préoccupation mondiale de santé publique. A l’entendre, le rapport mondial révèle qu’en 2021, une personne sur 17 âgée de 15 à 64 ans dans le monde a consommé une drogue au cours des 12 derniers mois. Et Dr Caleb GAHIRE d’ajouter que le nombre d’usagers est passé de 240 millions en 2011 à 296 millions en 2021.
De l’explication de Pr Innocent Pierre GUISSOU, la consommation abusive de la drogue peut perturber le fonctionnement du cerveau et causer un dysfonctionnement physiologique pouvant entrainer la maladie et la mort.
Les communications ont été sanctionnées de recommandations qui seront validées par l’ANSAL-BF et transmises aux autorités. Il s’agit entre autres de l’inscription dans les politiques de santé publique des questions de prévention universelle en matière d’abus de drogues. Instruire les directeurs régionaux de la santé des régions à fort défi sécuritaire, de désigner un point focal chargé de ladite prévention dans chaque centre de santé et de promotion sociale, et accompagner les parties prenantes dans la diffusion de messages relatifs à la drogue.
14 décembre 2023 dans la salle de conférence de la CARFO à Ouagadougou.
Cette rencontre a permis aux membres de l’ANSAL-BF d’examiner et d’adopter le règlement intérieur qui date du 21 avril 2017 et l’organigramme révisé suite au changement intervenu au niveau des services du Secrétariat perpétuel.
L’’avant-projet du programme d’activités et du budget ainsi que le Plan de Passation de Marchés (PPM) de 2024 ont été également adoptés. Le Président Paco SEREME s’est réjoui de l’inscription spécifique de ce point à cette session « puisqu’elle répond au souhait que j’avais exprimé lors de la session d’avril 2023 de voir le programme d’activités et le budget de l’année n adoptés au mois de décembre de l’année n-1. Cette disposition désormais obligatoire pour les institutions bénéficiant de la subvention de l’État vise à assurer le déblocage de cette allocation dès le mois de janvier de l’année n ».
Il a également relevé les avancées significatives dans le renforcement de la communication institutionnelle et l’accroissement de la visibilité de l’Académie. Aussi a-t-il indiqué, «avec la mise en service prochaine du site web de l’institution, l’espoir est permis quant à la consolidation de ces avancées ».
Tous les académiciens ont été invités à développer des initiatives au sein de leurs collèges et à s’engager davantage dans la mobilisation de ressources additionnelles. La réalisation des activités conformes au plan stratégique de développement se faisant avec un important gap de financement.