C’est avec une tristesse profonde que l’Académie nationale des sciences, des arts et des lettres du Burkina Faso a reçu en ce jour 24 décembre 2023, la douloureuse nouvelle de la mort prématurée, de notre cher collègue, le professeur Lassana SANGARÉ.
En cette douloureuse circonstance, l’Académie nationale des Sciences, des arts et des lettres du Burkina Faso par ma voix, s’acquitte de ce triste et pénible devoir d’honorer sa mémoire à travers ce bref éloge funèbre.
En rejoignant pour toujours son Créateur, le Professeur Lassana SANGARÉ crée ainsi un vide immense au sein de sa famille certes, mais également un vide au sein de la communauté scientifique et singulièrement au sein de l’Académie.
A l’entame de ce propos, je prie toute la famille, de bien vouloir accepter la respectueuse et sincère expression des condoléances de l’ensemble des membres de l’Académie nationale des Sciences, des arts et des lettres du Burkina Faso.
Assurément, notre Institution est également affligée par ce décès prématuré. Notre Institution perd un collègue qui s’est distingué par sa disponibilité, son ardeur au travail, sa modestie et surtout sa rigueur.
Les orateurs qui m’ont précédé à cette tribune ont tant parlé de son brillant curriculum vitae que j’ai cru pouvoir m’en dispenser.
Permettez tout simplement de vous faire souvenir que le Professeur Lassana SANGARÉ fut membre fondateur de l’Académie en 2013. Admis au sein du Collège Sciences de la Santé humaine et animale, en qualité de professeur titulaire spécialiste en microbiologie, il a inlassablement œuvré à l’atteinte des objectifs de cette Institution.
De ce seul fait, il est indéniable que le professeur Sangaré est digne d’éloges. Son dynamisme et son sens du devoir ont été couronnés par son élection en décembre 2022 comme rapporteur du Collège Sciences de la Santé humaine et animale pour un mandat de trois ans, qu’il ne terminera pas hélas !
Mais tout au long de cette décennie passée au sein de l’Académie, son expertise technique et ses avis éclairés ont été amplement mis à contribution notamment dans l’élaboration des avis aux gouvernants concernant la pandémie à Covid-19 et la vaccination.
La mort nous l’a ravi au moment où il avait de grandes ambitions dans la perspective du renforcement du rôle de l’Académie en matière de conseil, d’accompagnement et de veille stratégique autour des questions de santé publique. C’est ainsi que sous son impulsion, l’Académie avait inscrit dans son plan d’action 2024, deux études majeures :
– L’une sur les impacts des mesures barrières sur la prévention des maladies transmissibles au Burkina Faso ;
– L’autre sur la morbidité et la mortalité associées aux maladies cardiovasculaires chez les personnes vaccinées contre la COVID-19, par les vaccins à ARNm, en comparaison avec celles survenues chez les non vaccinés et les vaccinées avec des vaccins sans ARNm.
Ceux qui comme moi, ont eu le privilège de le côtoyer longuement ont pu apprécier la cordialité de son accueil, ses chaleureuses poignées de mains et la jovialité de son attitude.
D’une très grande modestie, répugnant vivement l’injustice, sa rigueur et son intégrité morale forçaient l’admiration. Comment pouvait-il en être autrement quand on sait le degré de religiosité qui caractérisait l’homme.
Discipliné et respectueux à l’image du bon militaire, il savait néanmoins défendre avec courtoisie, mais avec fermeté, ses propres convictions en tout temps et en tout lieu.
Sans prétendre être exhaustif, voilà, mesdames, messieurs, ce qui me semble être les traits de caractère de celui que nous pleurons aujourd’hui et qui a apporté incontestablement sa
contribution à l’Académie.
La mort qui vient d’enlever à notre affection ce digne académicien du Faso, a donc profondément ému l’ensemble des Académiciens du Faso et le personnel de l’institution qui, à travers les nombreux messages, ont su traduire leur solidarité avec la famille.
Je souhaite donc que ce témoignage de l’Académie puisse, un tant soit peu, contribuer à adoucir la peine éprouvée par la famille en ces moments.
J’ajoute surtout, notre croyance que la mort physique n’est pas la fin ultime, mais plutôt une transition vers une existence spirituelle au cours de laquelle ses bonnes œuvres ici-bas seront
récompensées.
L’archevêque anglican sud-africain, Desmond Tutu nous enseigne que « la mort n’éteint pas la lumière, elle éteint la vie, mais la lumière demeure dans les souvenirs ».
Cher collègue Lassana SANGARÉ, repose en paix dans les bonnes grâces de ton créateur. La lumière que tu laisses ne s’éteindra point, nous ne t’oublierons pas, et donc tu resteras immortel.
« Les morts ne sont pas morts, car leurs bonnes œuvres survivent dans la mémoire des vivants ».
Que le Seigneur le Très miséricordieux t’accueille dans son paradis éternel.
Je vous remercie pour votre attention